Preparatifs:
Lundi 11 mai: Apres l’avoir évoqué, repoussé, planifié, nous étions arrivés dans la dernière ligne droite, le chargement des sacs et comme dit Sébastien, tout ce que l’on rajoute au dernier moment se retrouvera sur le dos à traîner pendant les cinq semaines…

Le depart du Puy:
Le Puy en Velay, mercredi 13 mai : 6h15, le réveil sonne et j’entends déjà ricaner certains , nous allons à la messe de bénédiction des pèlerins à 7 heures. Beaucoup de monde, de France ou d’ailleurs assistent à cette messe . Croyants ou non , il se passe quelque chose de se trouver tous réunis autour de la statue de Saint Jacques avec un objectif commun : le chemin. Et puis , et puis , à force de tourner autour du sac à dos , il va bien falloir partir .
Il fait déjà bien chaud et je me demande qui est repassé derrière moi pour rajouter du plomb dans mon sac . Il pèse une tonne ! Le sac et mon dos font connaissance et diable qu’elle est difficile cette sortie du Puy! Ce sera le seul dénivelé un peu « costaud » de la journée. Le chemin est tranquille . Les gens se saluent , se sourient mais on est souvent seul contrairement à ce que je craignais . Nous arrivons bientôt à Saint Christophe en Dolaison et sa jolie église classée .De beaux paysages en beaux paysages , nous allons , nous allons . Le vent du sud se lève , il est temps d’arriver à l étape à Montbonnet où nous attend Christian , un hôte bien sympathique dans son superbe gîte avec vue sur la vallée. Une douche , la bière du pêcheur pour les pèlerins que nous sommes, un bon repas partagé , la vie de pèlerin après cette première journée nous va bien.

Monbonnet, 8h15, c’est l’heure de prendre la route . Il fait beau , cheminer à la fraîche accompagné du chant des oiseaux , que demander de mieux !

Le sentier est facile et le sac bien plus sympathique qu’hier. On nous a promis une descente infernale avant Monistrol ,

alors on avance , on avance , enfin après un petit café en terrasse à Saint Privat ! Quelques petites grimpettes plus tard , nous passons à la ferme de Combrieux où un chien est connu pour laisser l’empreinte de ses dents dans les parties charnues des marcheurs.
Nous voici à Rochegude. Superbe panorama sur la vallée de l’ Allier .
Une petite chapelle et une tour construites à flanc de rocher dominent la vallée, les seigneurs du XII ème faisaient payer une taxe pour passer le guet . Bon , nous voici prêts à aborder la piste noire vers Monistrol d’Allier. Nous la cherchons encore car ,certes le sentier est un peu raide mais rien de bien méchant même avec un ami de 9kg sur le dos ! Et puis l’arrivée au gîte la douche , la lessive , le soin des pieds , la préparation de l étape suivante et le repas arrive très vite . Cette fois , il réunira un Américain , deux Allemands , une Suisse , un Belge et quatre Francais . C’est animé et on passe d’une langue à une autre dans la même phrase , mais on finit par se comprendre , c est l’essentiel .
Nous rencontrons et discutons avec des gens qui ont déjà fait une partie du chemin et qui recommencent, qui avec une sœur qui avec un ami . La sortie de Monistrol d’Allier nous était présenté comme un mur , avec passage avec main courante , pire que la piste noire de la veille .

Alors , prévoyants , des 7h 45 nous voici dehors , pensant mettre beaucoup de temps à grimper . Mais pas de problème , 1 h 15 plus tard , nous étions en haut frais comme des gardons . La perception du chemin est vraiment propre à chacun . Certains font des étapes de 30 à 40 kms , d’autres 10 ou 12 , qu’importe . Tout le monde avance. On est récompensé de nos efforts , le panorama sur la Valle de l’ Allier est somptueux .

Mais cela n’empêche pas la pluie et le vent d’arriver à toute allure . Vite la cape , vite le pantalon , vite la polaire . Comme on n’est pas trop organisé dans le rangement de nos sacs , il était moins une que toutes nos affaires ne soient mouillées. Une pluie glacée nous rappelle que nous approchons du Gevaudan et de l’Aubrac. Je ne sais combien de degrés on a perdu d’ un coup mais le « short tee-shirt » s’ est transformé en « pantalon polaire veste « . Avantage , c est moins lourd dans le sac .Bon an mal an , nous avançons pour arriver à Saugues , rincés et gelés .

Par chance , un petit café nous accepte avec nos pique niques et il s avère que la dame qui nous sert est une fan de Tri Yann . Des affiches de Dan ar bras , de Stivell ornent les murs et si ça tente certains un festival celte a lieu tous les ans à Saugues au mois d’août . Et voilà que son mari arrive , « tu me servirais bien un pastis ! Tiens sers moi un deuxième ! ». Pendant ce temps , notre café n arrivait pas à nous réchauffer et c est transis que nous avons repris le chemin Heureusement le gîte n’est plus qu’a deux heures . Le paysage change , les genêts en fleurs sont superbes et le temps se stabilise . C est donc un peu secs que nous rejoignons La Clauze où Michel et Michele nous accueillent . Nous sommes 7 et nous retrouvons les Normands de Montbonnet . Magali , une jeune pèlerine nous relate ses mésaventures après une étape trop longue .

Une bonne soirée et une franche rigolade grâce aux anecdotes de Michel .
La Clauze, 7 heures, un petit coup d’œil par la fenêtre nous laisse envisager une journée frisquette. En effet il fait 5 degrés quand nous quittons le gîte . La brume enveloppe les maisons du hameau .

Il faut marcher d’ un bon pas pour se réchauffer . Mais c’est magique cette nature dans la brume. La forêt est magnifique . A cause du froid, nous avançons vite, quelques chevaux en liberté sortent de la brume, un poulain curieux vient à notre rencontre.

Je crois que je n’aurai pas éte surprise de croiser quelques korrigans égarés….. Le domaine du sauvage est assez vite en vue.. Vite nous rentrons nous restaurer au chaud et nous ne reprenons la route que … 1 heure et demi plus tard , c est qu’il nous reste encore du chemin à faire…
Heureusement , le soleil et la chaleur reviennent après la petite chapelle saint Roch . Mais qu’ils sont durs les derniers 4 kms
Ce soir ce sera une auberge a Saint Alban sur Limagnole avec un dîner en anglais , pour pouvoir échanger avec Hilde une allemande bien sympathique. Mais avant, il est nécessaire de sécher le linge au soleil, mais pas n’importe ou, tout simplement place de la mairie…

Demain ce sera l’Aubrac…